Le Roman d’un enfant

LV

Deux jours par semaine, pendant les classesd’histoire, j’étais mêlé aux élèves des cours de Marine, quiportaient des ceintures rouges pour se donner des airs de matelotset qui dessinaient sur leurs cahiers des ancres ou des navires.

Je ne songeais point à cette carrière-là pourmoi-même ; à peine deux ou trois fois y avais-je arrêté monesprit, mais plutôt avec inquiétude : c’était la seulecependant qui pût m’attirer par tout son côté de voyages etd’aventures ; mais elle m’effrayait aussi plus qu’aucuneautre, à cause de ses longs exils que la foi ne m’aiderait plus àsupporter comme au temps de ma vocation de missionnaire.

S’en aller comme mon frère ; quitter pourdes années ma mère et tous ceux que j’aimais ; pendant desannées, ne pas voir ma chère petite cour reverdir au printemps, niles roses fleurir sur nos vieux murs, non, je ne me sentais pas cecourage.

Surtout, il me semblait établi a priori, àcause sans doute de mon genre d’éducation, qu’un tel métier, sirude, ne pouvait être pour moi. Et je savais très bien d’ailleurs,par quelques mots prononcés en ma présence, que si l’idée follem’en venait jamais, mes parents repousseraient cela bien loin, n’yconsentiraient à aucun prix.

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