Le Roman d’un enfant

LXII

J’ai déjà dit que j’avais toujours étébeaucoup plus enfant que mon âge. Si on pouvait mettre en présencele personnage que j’étais alors et quelques-uns de ces petitsParisiens de douze ou treize ans élevés par les méthodes les plusperfectionnées et les plus modernes, qui déjà déclament, pérorent,ont des idées en politique, me glacent par leurs conversations,comme ce serait drôle et avec quel dédain ils metraiteraient !

Je m’étonne moi-même de la dose d’enfantillageque je conservais pour certaines choses, car, en fait d’art et derêve, malgré le manque de procédé, le manque d’acquis, j’allaisbien plus loin et plus haut qu’à présent, c’estincontestable ; et, si ce grimoire enroulé sur un roseau, dontje parlais tout à l’heure, existait encore, il vaudrait vingt foisces notes pâles, sur lesquelles il me semble déjà qu’on a secoué dela cendre.

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