La Fille du Juif-Errant

Chapitre 60LA PROPHÉTIE

– Messieurs, dit l’inconnu à Roger et àses deux témoins, ceux qui veulent se battre pourront s’en donneraujourd’hui à cœur-joie. Écoutez !

Il étendit le bras vers Paris, d’où montaitdéjà le bruit de la fusillade.

– Vos pères, reprit l’inconnu, sont auservice du roi qui s’assied encore sur le trône. Ils doivent êtreembarrassés, ne sachant s’il faut servir ou trahir. Allez les tirerde peine. Le roi sera vaincu : ils peuvent lui tourner ledos.

On ne peut se dissimuler que beaucoup devénérables citoyens seraient enchantés, de rencontrer pareilprophète à la première heure d’une révolution. Cela épargneraitbien des tâtonnements et calmerait de nombreuses inquiétudes.

Car enfin, si, à tout prendre, l’insurrectionest vaincue…

Certes, certes, mais si la révolution estvictorieuse…

Allez ! dans ces cas-là, un honnête hommequi veut garder sa place est dans une bien fâcheuseperplexité !

Le fiacre qui avait apporté le vicomte Paul leramena au logis de la rue de l’Ouest, en compagnie de la comtesseLouise et de la belle jeune fille. La belle jeune fille et lacomtesse Louise s’assirent au chevet du pauvre fiévreux.

Fanchon la nourrice pleura de joie en revoyantLotte et se signa, disant :

– Si Dieu le veut, la maison peuts’emplir encore de bonheur !

Les cookies permettent de personnaliser contenu et annonces, d'offrir des fonctionnalités relatives aux médias sociaux et d'analyser notre trafic. Plus d’informations

Les paramètres des cookies sur ce site sont définis sur « accepter les cookies » pour vous offrir la meilleure expérience de navigation possible. Si vous continuez à utiliser ce site sans changer vos paramètres de cookies ou si vous cliquez sur "Accepter" ci-dessous, vous consentez à cela.

Fermer