Chapitre 21LE REGARD DE SIR ARTHUR
La comtesse Louise n’aurait pu faire un quartde lieue à pied, mais elle dansait toute une nuit sans la moindrefatigue. Après le quadrille, elle était seulement un peu plus rose,et ses beaux yeux avaient des rayons plus vifs.
Elle vint dans le salon où son marijouait ; son mari jouait contre sir Arthur, l’Anglais quidemeurait en face du célèbre poète tourangeau en pain d’épices.
Sir Arthur regarda la comtesse Louise. Commentdire une chose aussi singulière ? Ce n’était pourtant pas lapremière fois que la chose arrivait. Le regard de sir Arthur perçala poitrine de la comtesse Louise, à la façon des vrilles et luimit comme une angoisse dans le cœur.
– Encore cent louis de gagnés ! ditle colonel comte Roland de Savray.
On jouait gros jeu, cette nuit, à lapréfecture. D’ailleurs, sir Arthur ne jouait jamais petit jeu.