La Fille du Juif-Errant

Chapitre 58LA TROISIÈME HEURE

Comme le troisième coup sonnait à l’horloge del’HôtelDieu, un bruit se fit dans la cour de la Maison de l’Écuyer.La comtesse Louise regarda par la fenêtre et vit un homme de hautetaille qui ouvrait la porte sans serrure, après avoir traversé lacour.

Elle appela, mais sa voix fut couverte par lebruit de la porte qui retombait.

Ses genoux plièrent sous elle. Deux bras lasoutinrent et l’empêchèrent de s’affaisser sur la froide dalle. Unebelle jeune fille était là qui lui tendait son front.

– Lotte ! est-ce toi ? Combientu as grandi ! murmura la comtesse Louise.

Puis l’idée de son fils ne pouvant la quitterjamais :

– Aie pitié de moi ! ajouta-t-elle.Soutiens-moi ! courons ! Je veux lui dire ce que je sais.Je n’ai plus d’espoir qu’en lui. Paul va se battre…

Elle sentit le bras de la jeune filletressaillir sous le sien.

– Venez, dit la jeune fille. Le père nem’a pas défendu de le suivre.

– Sais-tu donc où doit avoir lieu lecombat ?

– Le père sait tout, répliqua Lotte. Ilse rend en un lieu qui est derrière le cimetière Montparnasse.

– C’est là !

– Venez ! Le père y sera avantnous.

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