Chapitre 70MADAME PUTIPHAR
Il fut reçu par Mme Putiphar,directrice de l’établissement, qui était fort inquiète, parce queaucun de ses divers Juifs-Errants n’était encore rentré.Chodruc-Duclos avait passé une partie de la nuit précédente àécrire de mauvaises plaisanteries au prince Polignac.
Ahasvérus dit un mot àMme Putiphar, qui resta toute décontenancée à leregarder.
– Seigneur, murmura-t-elle, nous n’avonsplus de chambre vide.
L’Homme répondit :
– Je veux le logis d’Ozer, le soldat quidonna l’éponge, imbibée de vinaigre.
Mme Putiphar essaya derefuser, mais l’homme murmura d’un ton impérieux :
– Faites vite…
Je suis trop tourmenté,
Quand je suis arrêté !
Mme Putiphar obéit. Elle pritune clef accrochée à la muraille et monta trois étages. Elle ouvritune porte.
– Entrez, Seigneur, dit-elle, c’est làqu’il demeure depuis deux jours.
L’Homme entra.
– Maintenant, ordonna-t-il, reprenez laclef et allez l’accrocher de nouveau à la muraille…
– Mais s’il rentre ?
– Il rentrera.
– S’il demande sa clef ?
– Vous la lui donnerez.
Et que lui dirai-je ?
– Vous ne lui direz rien.