Chapitre 43BEAU TRAIT DE GALAPIAN
– Très-bien, repritMme Lancelot. Et sa comtesse Louise faisait aussibien des embarras. Il n’y en avait que pour elle à danser avecl’état-major. Le colonel l’a donc plantée là : c’est unevieille histoire : il a mangé les deux cent mille livres derentes ; il a fait la vie de polichinelle, vous savez tout ça.Mais ce que vous ne savez pas, c’est qu’il va passer devant unconseil de guerre…
– De guerre ! fut-il répété.
– De guerre ! Pour être dégradé,fusillé, pendu, guillotiné, roué vif !
– Quel est son crime ?
– Tous les crimes ; vol, faux,tricheries au jeu, attentats à la morale publique, assassinats,empoisonnements, incendies, noyades, fausse monnaie…
– Mais savez-vous, dit Lamadou jeune,petit frère du général et avocat à la cour royale, que ce sera unebien jolie affaire !
– Et la malheureuse femme ? glissatimidement une cousine de la mariée.
– En voilà une, murmuraMme Lancelot, qui revient toujours dePontoise !
La cousine continua :
– Et l’enfant ? Ce doit être àprésent un jeune homme…
– Le vicomte Paul, interrompitM. Galapian. Je verrai à le prendre dans mes bureaux, s’il ena la capacité.
– Ô Stanislas ! soupira Léocadietransportée d’admiration. Vous avez un grand cœur !
Le général Lamadou essuya une larme. Un valetannonça :
– M. le docteur Lunat, membre del’Institut !