Graziella

XVII

Tout le jour la maison fut triste comme s’ilétait arrivé un événement douloureux dans l’humble famille. On seréunit pour prendre les repas, sans presque se parler. On sesépara. On se retrouva sans sourire. On voyait que Graziellan’avait point le cœur à ce qu’elle faisait en s’occupant dans lejardin ou sur le toit. Elle regardait souvent si le soleilbaissait, et, de cette journée, il était visible qu’ellen’attendait que le soir.

Quand le soir fut venu et que nous eûmesrepris tous nos places ordinaires sur l’astrico, jerouvris le livre et j’achevai la lecture au milieu des sanglots.Père, mère, enfants, mon ami, moi-même, tous participaient àl’émotion générale. Le son morne et grave de ma voix se pliait, àmon insu, à la tristesse des aventures et à la gravité des paroles.Elles semblaient, à la fin du récit, venir de loin et tomber dehaut dans l’âme avec l’accent creux d’une poitrine vide où le cœurne bat plus et qui ne participe plus aux choses de la terre que parla tristesse, la religion et le souvenir.

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