VIII
Arrivé près de la petite maison bassed’Andréa, je montai l’escalier qui menait à la plate-formeau-dessus de la cave, et sur laquelle s’ouvraient les chambres dela famille. Je trouvai sur l’astrico Graziella, lagrand-mère, le vieux pêcheur Beppino et les enfants. Ils sedisposaient à sortir au même moment, dans leurs plus beaux habits,pour venir me voir. Chacun d’eux portait, dans un panier ou dans unmouchoir ou à la main, un présent de ce que ces pauvres gensavaient imaginé devoir être plus agréable ou plus salutaire à unmalade : celui-ci une flasque de vin blanc doré d’Ischia,fermée, en guise de liège, par un bouchon de romarin et d’herbesaromatiques qui parfument le vase ; celle-là des figuessèches, celle-ci des nèfles, les petits enfants des oranges. Lecœur de Graziella avait passé dans tous les membres de lafamille.