V
Je lui expliquai que je n’étais pas maladequand mon ami m’avait quitté. « Mais comment ? »reprit-elle vivement et avec un ton de reproche moitié tendre,moitié calme, « n’avez-vous pas pensé que vous aviez d’autresamis à la Margellina ? Ah ! je le vois, »ajouta-t-elle tristement et en regardant ses manches et le bas desa robe, « c’est que nous sommes de pauvres gens et que nousvous aurions fait honte en entrant dans cette belle maison. C’estégal, » poursuivit-elle en s’essuyant les yeux, qu’ellen’avait pas cessé de tenir attachés sur mon front et sur mes brasaffaissés, « quand même on nous eût méprisés, nous serionstoujours venus ».
– « Pauvre Graziella, répondis-je ensouriant, Dieu me garde du jour où j’aurai honte de ceux quim’aiment ! »