Méditations poétiques

XXVIII – À UNE FLEUR

SÉCHÉE DANS UN ALBUM.

1827.

Il m’en souvient, c’était aux plages

Où m’attire un ciel du Midi,

Ciel sans souillure et sans orages,

Où j’aspirais sous les feuillages

Les parfums d’un air attiédi.

Une mer qu’aucun bord n’arrête

S’étendait bleue à l’horizon ;

L’oranger, cet arbre de fête,

Neigeait par moments sur ma tête ;

Des odeurs montaient du gazon.

Tu croissais près d’une colonne

D’un temple écrasé par le temps ;

Tu lui faisais une couronne,

Tu parais son tronc monotone

Avec tes chapiteaux flottants ;

Fleur qui décores la ruine

Sans un regard pour t’admirer !

Je cueillis ta blanche étamine,

Et j’emportai sur ma poitrine

Tes parfums pour les respirer.

Aujourd’hui, ciel, temple, rivage,

Tout a disparu sans retour :

Ton parfum est dans le nuage,

Et je trouve, en tournant la page,

La trace morte d’un beau jour !

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