Méditations poétiques

XXXIII – LE CHRÉTIEN MOURANT.

Qu’entends-je ? autour de moi l’airainsacré résonne !

Quelle foule pieuse en pleurantm’environne ?

Pour qui ce chant funèbre et ce pâleflambeau ?

Ô mort ! est-ce ta voix qui frappe monoreille,

Pour la dernière fois ? Eh quoi ! jeme réveille

Sur le bord du tombeau !

Ô toi, d’un feu divin précieuse étincelle,

De ce corps périssable habitanteimmortelle,

Dissipe ces terreurs : la mort vientt’affranchir !

Prends ton vol, ô mon âme, et dépouille teschaînes !

Déposer le fardeau des misères humaines,

Est-ce donc là mourir ?

Oui, le temps a cessé de mesurer mesheures.

Messagers rayonnants des célestesdemeures,

Dans quels palais nouveaux allez-vous meravir ?

Déjà, déjà je nage en des flots delumière ;

L’espace devant moi s’agrandit, et laterre

Sous mes pieds semble fuir !

Mais qu’entends-je ? Au moment où mon âmes’éveille,

Des soupirs, des sanglots ont frappé monoreille !

Compagnons de l’exil, quoi ! vous pleurezma mort !

Vous pleurez ! et déjà dans la coupesacrée

J’ai bu l’oubli des maux, et mon âmeenivrée

Entre au céleste port.

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