XX – INVOCATION.
Ô toi qui m’apparus dans ce désert dumonde,
Habitante du ciel, passagère en ces lieux,
Ô toi qui fis briller dans cette nuitprofonde
Un rayon d’amour à mes yeux ;
À mes yeux étonnés montre-toi toutentière ;
Dis-moi quel est ton nom, ton pays, tondestin :
Ton berceau fut-il sur la terre,
Ou n’es-tu qu’un souffle divin ?
Vas-tu revoir demain l’éternellelumière ?
Ou dans ce lieu d’exil, de deuil et demisère,
Dois-tu poursuivre encor ton péniblechemin ?
Ah ! quel que soit ton nom, ton destin,ta patrie,
Ô fille de la terre ou du divin séjour,
Ah ! laisse-moi toute ma vie
T’offrir mon culte ou mon amour.
Si tu dois comme nous achever ta carrière,
Sois mon appui, mon guide, et souffre qu’entous lieux
De tes pas adorés je baise la poussière.
Mais si tu prends ton vol, et si, loin de nosyeux,
Sœur des anges, bientôt tu remontes prèsd’eux,
Après m’avoir aimé quelques jours sur laterre,
Souviens-toi de moi dans les cieux !