Méditations poétiques

XXX – FERRARE.

IMPROVISÉ EN SORTANT DU CACHOT DU TASSE.

1844.

Que l’on soit homme ou Dieu, tout génie estmartyre :

Du supplice plus tard on baisel’instrument ;

L’homme adore la croix où sa victimeexpire,

Et du cachot du Tasse enchâsse le ciment.

Prison du Tasse ici, de Galilée à Rome,

Échafaud de Sidney, bûchers, croix outombeaux,

Ah ! vous donnez le droit de bienmépriser l’homme,

Qui veut que Dieu l’éclaire, et qui hait sesflambeaux !

Grand parmi les petits, libre chez lesserviles,

Si le génie expire, il l’a bienmérité ;

Car nous dressons partout aux portes de nosvilles

Ces gibets de la gloire et de la vérité.

Loin de nous amollir, que ce sort nousretrempe !

Sachons le prix du don, mais ouvrons notremain.

Nos pleurs et notre sang son l’huile de lalampe

Que Dieu nous fait porter devant le genrehumain !

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