111 – L’INDIFFÉRENT
Dès qu’il est entré dans ma chambre, quelqu’il soit (cela importe-t-il ?) : « Vois, dis-je àl’esclave, quel bel homme ! et qu’une courtisane estheureuse ! »
Je le déclare Adônis, Arès ou Héraklès selonson visage, ou le Vieillard des Mers, si ses cheveux sont de pâleargent. Et alors, quels dédains pour la jeunesse légère !
« Ah ! fais-je, si je n’avais pasdemain à payer mon fleuriste et mon orfèvre, comme j’aimerais à tedire : Je ne veux pas de ton or ! Je suis ta servantepassionnée ! »
Puis, quand il a refermé ses bras sous mesépaules, je vois un batelier du port passer comme une image divinesur le ciel étoilé de mes paupières transparentes.