142 – MÉLANCOLIE
Je frissonne ; la nuit est fraîche, et laforêt toute mouillée. Pourquoi m’as-tu conduite ici ? mongrand lit n’est-il pas plus doux que cette mousse semée depierres ?
Ma robe à fleurs aura des taches deverdure ; mes cheveux seront mêlés de brindilles ; moncoude, regarde mon coude, comme il est déjà souillé de terrehumide.
Autrefois pourtant, je suivais dans les boiscelui… Ah ! laisse-moi quelque temps. Je suis triste, ce soir.Laisse-moi, sans parler, la main sur les yeux.
En vérité, ne peux-tu attendre ! sommesnous des bêtes brutes pour nous prendre ainsi ! Laisse-moi. Tun’ouvriras ni mes genoux ni mes lèvres. Mes yeux mêmes, de peur depleurer, se ferment.