150 – L’INCONNU
Il dort. Je ne le connais pas. Il me faithorreur. Pourtant sa bourse est pleine d’or et il a donné àl’esclave quatre drachmes en entrant. J’espère une mine pourmoi-même.
Mais j’ai dit à la Phrygienne d’entrer au lità ma place. Il était ivre et l’a prise pour moi. Je serais plutôtmorte dans les supplices que de m’allonger près de cet homme.
Hélas ! je songe aux prairies de Tauros…J’ai été une petite vierge… Alors, j’avais la poitrine légère, etj’étais si folle d’envie amoureuse que je haïssais mes sœursmariées.
Que ne faisais-je pas pour obtenir ce que j’airefusé cette nuit ! Aujourd’hui mes mamelles se plient, etdans mon cœur trop usé, Erôs s’endort de lassitude.