35 – LE SOMMEIL INTERROMPU
Toute seule je m’étais endormie, comme uneperdrix dans la bruyère. Le vent léger, le bruit des eaux, ladouceur de la nuit m’avaient retenue là.
Je me suis endormie, imprudente, et je me suisréveillée en criant, et j’ai lutté, et j’ai pleuré ; mais déjàil était trop tard. Et que peuvent les bras d’une fille ?
Il ne me quitta pas. Au contraire, plustendrement dans ses bras, il me serra contre lui et je ne vis plusau monde ni la terre ni les arbres mais seulement la lueur de sesyeux…
À toi, Kypris victorieuse, je consacre cesoffrandes encore mouillées de rosée, vestiges des douleurs de lavierge, témoins de mon sommeil et de ma résistance.