83 – PRIÈRES
Que veux-tu ? dis-le. S’il le faut, jevendrai mes derniers bijoux pour qu’une esclave attentive guette ledésir de tes yeux, la soif quelconque de tes lèvres.
Si le lait de nos chèvres te semble fade, jelouerai pour toi, comme pour un enfant, une nourrice aux mamellesgonflées qui chaque matin t’allaitera.
Si notre lit te semble rude, j’achèterai tousles coussins mous, toutes les couvertures de soie, tous les drapsfourrés de plumes des marchandes amathusiennes.
Tout. Mais il faut que je te suffise, et sinous dormions sur la terre, il faut que la terre te soit plus douceque le lit chaud d’une étrangère.