Les chansons de Bilitis

141 – LA DISPUTE

 

Ah ! par l’Aphrodita, te voilà !tête de sang ! pourriture ! empuse ! stérile !carcan ! gauchère ! digne de rien ! mauvaisetruie ! N’essaie pas de me fuir, mais approche et plus prèsencore.

Voyez-moi cette femme de matelots, qui ne saitpas même plisser son vêtement sur l’épaule et qui met de si mauvaisfard que le noir de ses sourcils coule sur sa joue en ruisseauxd’encre !

Tu es Phoïnikienne : couche avec ceux deta race. Pour moi, mon père était Hellène : j’ai droit surtous ceux qui portent le pétase. Et même sur les autres, s’il meplaît ainsi.

Ne t’arrête plus dans ma rue, ou je t’enverraidans l’Hadès faire l’amour avec Kharôn, et je dirai trèsjustement : « Que la terre te soit légère ! »pour que les chiens puissent te déterrer.

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