89 – LA SOLITUDE
Pour qui maintenant farderais-je meslèvres ? Pour qui polirais-je mes ongles ? Pour quiparfumerais-je mes cheveux ?
Pour qui mes seins poudrés de rouge, s’ils nedoivent plus la tenter ? Pour qui mes bras lavés de lait s’ilsne doivent plus jamais l’étreindre ?
Comment pourrais-je dormir ? Commentpourrais-je me coucher ? Ce soir ma main, dans tout mon lit,n’a pas trouvé sa main chaude.
Je n’ose plus rentrer chez moi, dans lachambre affreusement vide. Je n’ose plus rouvrir la porte. Je n’osemême plus rouvrir les yeux.