49 – LA DANSE DE GLÔTTIS ET DE KYSÉ
Deux petites filles m’ont emmenée chez elles,et dès que la porte fut fermée, elles allumèrent au feu la mèche dela lampe et voulurent danser pour moi.
Leurs joues n’étaient pas fardées, aussibrunes que leurs petits ventres. Elles se tiraient par les bras etparlaient en même temps, dans une agonie de gaieté.
Assises sur leur matelas que portaient deuxtréteaux élevés, Glôttis chantait à voix aiguë et frappait enmesure ses petites mains sonores.
Kysé dansait par saccades, puis s’arrêtait,essoufflée par le rire, et, prenant sa sœur par les seins, lamordait à l’épaule et la renversait, comme une chèvre qui veutjouer.