114 – VOLUPTÉ
Sur une terrasse blanche, la nuit, ils nouslaissèrent évanouies dans les roses. La sueur chaude coulait commedes larmes, de nos aisselles sur nos seins. Une volupté accablanteempourprait nos têtes renversées.
Quatre colombes captives, baignées dans quatreparfums, voletèrent au dessus de nous en silence. De leurs ailes,sur les femmes nues, ruisselaient des gouttes de senteur. Je fusinondée d’essence d’iris.
Ô lassitude ! je reposai ma joue sur leventre d’une jeune fille qui s’enveloppa de fraîcheur avec machevelure humide. L’odeur de sa peau safranée enivrait ma boucheouverte. Elle ferma sa cuisse sur ma nuque.
Je dormis, mais un rêve épuisantm’éveilla : l’iynx, oiseau des désirs nocturnes, chantaitéperdument au loin. Je toussai avec un frisson. Un bras languissantcomme une fleur s’élevait peu à peu vers la lune, dans l’air.