26 – L’AMIE COMPLAISANTE
L’orage a duré toute la nuit. Sélénis auxbeaux cheveux était venue filer avec moi. Elle est restée de peurde la boue. Nous avons entendu les prières et serrées l’une contrel’autre nous avons empli mon petit lit.
Quand les filles couchent à deux, le sommeilreste à la porte. « Bilitis, dis-moi, dis-moi, qui tuaimes. » Elle faisait glisser sa jambe sur la mienne pour mecaresser doucement.
Et elle a dit, devant ma bouche :« Je sais, Bilitis, qui tu aimes. Ferme les yeux, je suisLykas. » Je répondis en la touchant : « Ne vois-jepas bien que tu es fille ? Tu plaisantes mal àpropos. »
Mais elle reprit : « En vérité, jesuis Lykas, si tu fermes les paupières. Voilà ses bras, voilà sesmains… » Et tendrement, dans le silence, elle enchanta marêverie d’une illusion singulière.