123 – LA DANSEUSE AUX CROTALES
Tu attaches à tes mains légères tes crotalesretentissants, Myrrhinidion ma chérie, et à peine nue hors de larobe, tu étires tes membres nerveux. Que tu es jolie, les bras enl’air, les reins arqués et les seins rouges !
Tu commences : tes pieds l’un devantl’autre se posent, hésitent, et glissent mollement. Ton corps seplie comme une écharpe, tu caresses ta peau qui frissonne, et lavolupté inonde tes longs yeux évanouis.
Tout à coup, tu claques des crotales !Cambre-toi sur les pieds dressés, secoue les reins, lance lesjambes et que tes mains pleines de fracas appellent tous les désirsen bande autour de ton corps tournoyant !
Nous, applaudissons à grands cris, soit que,souriant sur l’épaule, tu agites d’un frémissement ta croupeconvulsive et musclée, soit que tu ondules presque étendue, aurhythme de tes souvenirs.