62 – LES SEINS DE MNASIDIKA
Avec soin, elle ouvrit d’une main sa tuniqueet me tendit ses seins tièdes et doux, ainsi qu’on offre à ladéesse une paire de tourterelles vivantes.
« Aime-les bien, me dit-elle ; jeles aime tant ! Ce sont des chéris, des petits enfants. Jem’occupe d’eux quand je suis seule. Je joue avec eux ; je leurfais plaisir.
« Je les lave avec du lait. Je les poudreavec des fleurs. Mes cheveux fins qui les essuient sont chers àleurs petits bouts. Je les caresse en frissonnant. Je les couchedans de la laine.
« Puisque je n’aurai jamais d’enfants,sois leur nourrisson, mon amour ; et, puisqu’ils sont si loinde ma bouche, donne-leur des baisers de ma part. »