100 – HYMNE À LA NUIT
Les masses noires des arbres ne bougent pasplus que des montagnes. Les étoiles emplissent un ciel immense. Unair chaud comme un souffle humain caresse mes yeux et mesjoues.
Ô Nuit qui enfantas les Dieux ! comme tues douce sur mes lèvres ! comme tu es chaude dans mescheveux ! comme tu entres en moi ce soir, et comme je me sensgrosse de tout ton printemps !
Les fleurs qui vont fleurir vont toutes naîtrede moi. Le vent qui respire est mon haleine. Le parfum qui passeest mon désir. Toutes les étoiles sont dans mes yeux.
Ta voix, est-ce le bruit de la mer, est-ce lesilence de la plaine ? Ta voix, je ne la comprends pas, maiselle me jette la tête aux pieds et mes larmes lavent mes deuxmains.