118 – À SES SEINS
Chairs en fleurs, ô mes seins ! que vousêtes riches de volupté ! Mes seins dans mes mains, que vousavez de mollesses et de moelleuses chaleurs et de jeunesparfums !
Jadis, vous étiez glacés comme une poitrine destatue et durs comme d’insensibles marbres. Depuis que vousfléchissez je vous chéris davantage, vous qui fûtes aimés.
Votre forme lisse et renflée est l’honneur demon torse brun. Soit que je vous emprisonne sous la résille d’or,soit que je vous délivre tout nus, vous me précédez de votresplendeur.
Soyez donc heureux cette nuit. Si mes doigtsenfantent des caresses, vous seuls le saurez jusqu’à demainmatin ; car, cette nuit, Bilitis a payé Bilitis.