70 – LE BAISER
Je baiserai d’un bout à l’autre les longuesailes noires de ta nuque, ô doux oiseau, colombe prise dont le cœurbondit sous ma main.
Je prendrai ta bouche dans ma bouche comme unenfant prend le sein de sa mère. Frissonne !… car le baiserpénètre profondément et suffirait à l’amour.
Je promènerai mes lèvres comme du feu, sur tesbras, autour de ton cou, et je ferai tourner sur tes côteschatouilleuses la caresse étirante des ongles.
Écoute bruire en ton oreille toute la rumeurde la mer… Mnasidika ! ton regard m’importune. J’enfermeraidans mon baiser tes paupières frêles et brûlantes.