59 – LE TOMBEAU SANS NOM
Mnasidika m’ayant prise par la main me menahors des portes de la ville, jusqu’à un petit champ inculte où il yavait une stèle de marbre. Et elle me dit : « Celle-cifut l’amie de ma mère. »
Alors je sentis un grand frisson, et sanscesser de lui tenir la main, je me penchai sur son épaule, afin delire les quatre vers entre la coupe creuse et le serpent :
« Ce n’est pas la mort qui m’a enlevée,mais les Nymphes des fontaines. Je repose ici sous une terre légèreavec la chevelure coupée de Xantho. Qu’elle seule me pleure. Je nedis pas mon nom. »
Longtemps nous sommes restées debout, et nousn’avons pas versé la libation. Car comment appeler une âme inconnued’entre les foules de l’Hadès ?