121 – LE BAIN
Enfant, garde bien la porte et ne laisse pasentrer les passants, car moi et six filles aux beaux bras nous nousbaignons secrètement dans les eaux tièdes du bassin.
Nous ne voulons que rire et nager. Laisse lesamants dans la rue. Nous tremperons nos jambes dans l’eau et,assises sur le bord du marbre, nous jouerons aux osselets.
Nous jouerons aussi à la balle. Ne laisse pasentrer les amants ; nos chevelures sont trop mouillées ;nos gorges ont la chair de poule et le bout de nos doigts seride.
D’ailleurs, il s’en repentirait, celui quinous surprendrait nues ! Bilitis n’est pas Athêna, mais ellene se montre qu’à ses heures et châtie les yeux trop ardents.