128 – THÉRAPEUTIQUE
Ô Asklêpios, sois-moi propice, ô dieu de lasanté divine, le jour où l’éternelle nuit noire menacera mes yeuxeffrayés ; car le poison de ma beauté, un jour, a servi deremède.
On m’avait mandée en costume dans la chambred’un jeune homme que les femmes ne tentaient point. Des caleçonscrevés se collaient à mes cuisses, et mes seins jaillissaient nusd’une brassière brodée d’or.
J’ai dansé selon le rite au son des crotales,les douze désirs d’Aphroditê. Et voici que l’amour est entré en luitout à coup, et sur le lit de sa virginité j’ai recommencé toute ladanse.
« Tu sais te faire aimer, disait-il, maistu n’en es pas émue. Que faut-il faire pour que tum’aimes ? » Je le regardai plus loin que les yeux et jelui dis avec lenteur : « T’imaginer que tu esfemme. »