Les chansons de Bilitis

101 – LES MÉNADES

 

À travers les forêts qui dominent la mer, lesMénades se sont ruées. Maskhalê aux seins fougueux, hurlante,brandissait le phallos, qui était de bois de sycomore et barbouilléde vermillon.

Toutes, sous la bassaris et les couronnes depampre, couraient et criaient et sautaient, les crotales claquaientdans les mains, et les thyrses crevaient la peau des tympanônsretentissants.

Chevelures mouillées, jambes agiles, seinsrougis et bousculés, sueur des joues, écume des lèvres, ô Dionysos,elles t’offraient en retour l’ardeur que tu jetais enelles !

Et le vent de la mer relevant vers le ciel lescheveux roux de Héliokomis, les tordait comme une flamme furieusesur une torche de blanche cire.

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