154 – LA PLUIE AU MATIN
La nuit s’efface. Les étoiles s’éloignent.Voici que les dernières courtisanes sont rentrées avec les amants.Et moi, dans la pluie du matin, j’écris ces vers sur le sable.
Les feuilles sont chargées d’eau brillante.Des ruisseaux à travers les sentiers entraînent la terre et lesfeuilles mortes. La pluie, goutte à goutte, fait des trous dans machanson.
Oh ! que je suis triste et seuleici ! Les plus jeunes ne me regardent pas ; les plus âgésm’ont oubliée. C’est bien. Ils apprendront mes vers, et les enfantsde leurs enfants.
Voilà ce que ni Myrtalê, ni Thaïs, ni Glykérane se diront, le jour où leurs belles joues seront creuses. Ceuxqui aimeront après moi chanteront mes strophes ensemble.