149 – LA JEUNE MÈRE
Ne crois pas, Myromêris, que, d’avoir étémère, tu sois moindre en beauté. Voici que ton corps sous la robe anoyé ses formes grêles dans une voluptueuse mollesse.
Tes seins sont deux vastes fleurs renverséessur ta poitrine, et dont la queue coupée nourrit une sève laiteuse.Ton ventre plus doux défaille sous la main.
Et maintenant considère la toute petite enfantqui est née du frisson que tu as eu un soir dans les bras d’unpassant dont tu ne sais plus le nom. Rêve à sa lointainedestinée.
Ces yeux qui s’ouvrent à peine s’allongerontun jour d’une ligne de fard noir, et ils sèmeront aux hommes ladouleur ou la joie, d’un mouvement de leurs cils.