127 – À UN ÉGARÉ
L’amour des femmes est le plus beau de tousceux que les mortels éprouvent, et tu penserais ainsi, Kléôn, si tuavais l’âme vraiment voluptueuse ; mais tu ne rêves quevanités.
Tu perds tes nuits à chérir les éphèbes quinous méconnaissent. Regarde-les donc ! Qu’ils sontlaids ! Compare à leurs têtes rondes nos cheveluresimmenses ; cherche nos seins blancs sur leurs poitrines.
À côté de leurs flancs étroits, considère noshanches luxuriantes, large couche creusée pour l’amant. Dis enfinquelles lèvres humaines, sinon celles qu’ils voudraient avoir,élaborent les voluptés ?
Tu es malade, ô Kléôn, mais une femme te peutguérir. Va chez la jeune Satyra, la fille de ma voisine Gorgô. Sacroupe est une rose au soleil, et elle ne te refusera pas leplaisir qu’elle-même préfère.