98 – CHANT FUNÈBRE
Chantez un chant funèbre, muses Mytiléniennes,chantez ! La terre est sombre comme un vêtement de deuil etles arbres jaunes frissonnent comme des chevelures coupées.
Héraïos ! ô mois triste et doux !les feuilles tombent doucement comme la neige ; le soleil estplus pénétrant dans la forêt plus éclaircie. Je n’entends plus rienque le silence.
Voici qu’on a porté au tombeau Pittakos chargéd’années. Beaucoup sont morts, que j’ai connus. Et celle qui vitest pour moi comme si elle n’était plus.
Celui-ci est le dixième automne que j’ai vumourir sur cette plaine. Il est temps aussi que je disparaisse.Pleurez avec moi, muses Mytiléniennes, pleurez sur mespas !