148 – LE SOUVENIR DE MNASIDIKA
Elles dansaient l’une devant l’autre, d’unmouvement rapide et fuyant ; elles semblaient toujours vouloirs’enlacer, et pourtant ne se touchaient point, si ce n’est du boutdes lèvres.
Quand elles tournaient le dos en dansant,elles se regardaient, la tête sur l’épaule, et la sueur brillaitsous leurs bras levés, et leurs chevelures fines passaient devantleurs seins.
La langueur de leurs yeux, le feu de leursjoues, la gravité de leurs visages, étaient trois chansonsardentes. Elles se frôlaient furtivement, elles pliaient leurscorps sur les hanches.
Et tout à coup, elles sont tombées, pourachever à terre la danse molle… Souvenir de Mnasidika, c’est alorsque tu m’apparus, et tout, hors ta chère image, me futimportun.