152 – LE DERNIER AMANT
Enfant, ne passe pas sans m’avoir aimée. Jesuis encore belle, dans la nuit ; tu verras combien monautomne est plus chaud que le printemps d’une autre.
Ne cherche pas l’amour des vierges. L’amourest un art difficile où les jeunes filles sont peu versées. Je l’aiappris toute ma vie pour le donner à mon dernier amant.
Mon dernier amant, ce sera toi, je le sais.Voici ma bouche, pour laquelle un peuple a pâli de désir. Voici mescheveux, les mêmes cheveux que Psappha la Grande a chantés.
Je recueillerai en ta faveur tout ce qu’ilm’est resté de ma jeunesse perdue. Je brûlerai les souvenirseux-mêmes. Je te donnerai la flûte de Lykas, la ceinture deMnasidika.