61 – L’ANTRE DES NYMPHES
Tes pieds sont plus délicats que ceux deThétis argentine. Entre tes bras croisés tu réunis tes seins, et tules berces mollement comme deux beaux corps de colombes.
Sous tes cheveux tu dissimules tes yeuxmouillés, ta bouche tremblante et les fleurs rouges de tesoreilles ; mais rien n’arrêtera mon regard ni le souffle chauddu baiser.
Car, dans le secret de ton corps, c’est toi,Mnasidika aimée, qui recèles l’antre des nymphes dont parle levieil Homêros, le lieu où les naïades tissent des linges depourpre,
Le lieu où coulent, goutte à goutte, dessources intarissables, et d’où la porte du Nord laisse descendreles hommes et où la porte du Sud laisse entrer les Immortels.