30 – LA FLÛTE DE PAN
Pour le jour des Hyacinthies, il m’a donné unesyrinx faite de roseaux bien taillés, unis avec de la blanche cirequi est douce à mes lèvres comme du miel.
Il m’apprend à jouer, assise sur sesgenoux ; mais je suis un peu tremblante. Il en joue après moi,si doucement que je l’entends à peine.
Nous n’avons rien à nous dire, tant noussommes près l’un de l’autre ; mais nos chansons veulent serépondre, et tour à tour nos bouches s’unissent sur la flûte.
Il est tard, voici le chant des grenouillesvertes qui commence avec la nuit. Ma mère ne croira jamais que jesuis restée si longtemps à chercher ma ceinture perdue.