139 – LE TOMBEAU D’UNE JEUNECOURTISANE
Ici gît le corps délicat de Lydé, petitecolombe, la plus joyeuse de toutes les courtisanes, qui plus quetoute autre aima les orgies, les cheveux flottants, les dansesmolles et les tuniques d’hyacinthe.
Plus que toute autre elle aima les glottismessavoureux, les caresses sur la joue, les jeux que la lampe voitseule et l’amour qui brise les membres. Et maintenant, elle est unepetite ombre.
Mais avant de la mettre au tombeau, on l’amerveilleusement coiffée et on l’a couchée dans les roses ; lapierre même qui la recouvre est tout imprégnée d’essences et deparfums.
Terre sacrée, nourrice de tout, accueilledoucement la pauvre morte, endors-la dans tes bras ô Mère ! etfais pousser autour de la stèle, non les orties et les ronces, maisles faibles violettes blanches.