76 – L’ABSENCE
Elle est sortie, elle est loin, mais je lavois, car tout est plein d’elle dans cette chambre, tout luiappartient, et moi comme le reste.
Ce lit encore tiède où je laisse errer mabouche, est foulé à la mesure de son corps. Dans ce coussin tendrea dormi sa petite tête enveloppée de cheveux.
Ce bassin est celui où elle s’est lavée ;ce peigne a pénétré les nœuds de sa chevelure emmêlée. Cespantoufles prirent ses pieds nus. Ces poches de gaze continrent sesseins.
Mais ce que je n’ose toucher du doigt, c’estce miroir où elle a vu ses meurtrissures toutes chaudes, et oùsubsiste peut-être encore le reflet de ses lèvres mouillées.