50 – LES CONSEILS
Alors Syllikhmas est entrée, et nous voyant sifamilières, elle s’est assise sur le banc. Elle a pris Glôttis surson genou, Kysé sur l’autre et elle a dit :
« Viens ici, petite. » Mais jerestais loin. Elle reprit : « As-tu peur de nous ?Approche-toi : ces enfants t’aiment. Elles t’apprendront ceque tu ignores : le miel des caresses de la femme.
« L’homme est violent et paresseux. Tu leconnais, sans doute. Hais-le. Il a la poitrine plate, la peau rude,les cheveux ras, les bras velus. Mais les femmes sont toutesbelles.
« Les femmes seules savent aimer ;reste avec nous, Bilitis, reste. Et si tu as une âme ardente, tuverras ta beauté comme dans un miroir sur le corps de tesamoureuses. »