102 – LA MER DE KYPRIS
Sur le plus haut promontoire je me suiscouchée en avant. La mer était noire comme un champ de violettes.La voie lactée ruisselait de la grande mamelle divine.
Mille Ménades autour de moi dormaient dans lesfleurs déchirées. Les longues herbes se mêlaient aux chevelures. Etvoici que le soleil naquit dans l’eau orientale.
C’étaient les mêmes flots et le même rivagequi virent un jour apparaître le corps blanc d’Aphrodita… Je cachaitout à coup mes yeux dans mes mains.
Car j’avais vu trembler sur l’eau millepetites lèvres de lumière : le sexe pur ou le sourire deKypris Philommeïdès.