69 – LA DORMEUSE
Elle dort dans ses cheveux défaits, les mainsmêlées derrière la nuque. Rêve-t-elle ? Sa bouche estouverte ; elle respire doucement.
Avec un peu de cygne blanc, j’essuie, maissans l’éveiller, la sueur de ses bras, la fièvre de ses joues. Sespaupières fermées sont deux fleurs bleues.
Tout doucement je vais me lever ; j’iraipuiser l’eau, traire la vache et demander du feu aux voisins. Jeveux être frisée et vêtue quand elle ouvrira les yeux.
Sommeil, demeure encore longtemps entre sesbeaux cils recourbés et continue la nuit heureuse par un songe debon augure.