57 – LE PASSÉ QUI SURVIT
Je laisserai le lit comme elle l’a laissé,défait et rompu, les draps mêlés, afin que la forme de son corpsreste empreinte à côté du mien.
Jusqu’à demain je n’irai pas au bain, je neporterai pas de vêtements et je ne peignerai pas mes cheveux, depeur d’effacer les caresses.
Ce matin, je ne mangerai pas, ni ce soir, etsur mes lèvres je ne mettrai ni rouge ni poudre, afin que sonbaiser demeure.
Je laisserai les volets clos et je n’ouvriraipas la porte, de peur que le souvenir resté ne s’en aille avec levent.
