66 – JEUX
Plus que ses balles ou sa poupée, je suis pourelle un jouet. De toutes les parties de mon corps elle s’amusecomme une enfant, pendant de longues heures, sans parler.
Elle défait ma chevelure et la reforme selonson caprice, tantôt nouée sous le menton comme une étoffe épaisse,ou tordue en chignon ou tressée jusqu’au bout.
Elle regarde avec étonnement la couleur de mescils, le pli de mon coude. Parfois elle me fait mettre à genoux etposer les mains sur les draps ;
Alors (et c’est un de ses jeux) elle glisse sapetite tête par-dessous et imite le chevreau tremblant quis’allaite au ventre de sa mère.
