XI
Papeete, 29 novembre.
Encore le chant rapide, et le bruit et lafrénésie de la upa-upa ; encore la foule desTahitiennes devant le palais de Pomaré ; une dernière grandefête au clair des étoiles comme autrefois.
Assis sous la véranda de la reine, je tenaisdans ma main la main amaigrie de Rarahu, qui portait dans sescheveux une profusion inusitée de fleurs et de feuillage. Près denous était assise Taïmaha, qui nous contait sa vie d’autrefois, savie avec Rouéri. Elle avait ses heures de souvenir et de doucesensibilité ; elle avait versé des larmes vraies, enreconnaissant certain pareo bleu, – pauvre relique dupassé que mon frère avait jadis rapportée au foyer, et que moij’avais trouvé plaisir à ramener en Océanie.
Notre voyage à Moorea était décidé enprincipe ; il n’y avait plus que les difficultés matériellesqui en retardaient l’exécution.