Le Mariage de Loti

TROISIÈME PARTIE

I

Vingt jours plus tard, le Rendeer fità Honolulu, capitale des îles Sandwich, une relâche fort gaie quidura deux mois.

Là, c’était la race maorie arrivée déjà à undegré de civilisation relative plus avancé qu’à Tahiti.

Toute une cour très luxueuse ; un roilépreux et doré ; des fêtes à l’européenne, des ministres etdes généraux empanachés et légèrement grotesques ; tout unpersonnel drôle, repoussoir multiple sur lequel se détachait lafigure gracieuse de la reine Emma. Des dames de la suite trèsélégantes et parées. Des jeunes filles du même sang que Rarahutransformées en misses ; des jeunes filles quiavaient son type, son air un peu sauvage et ses grands cheveux,– mais qui faisaient venir de France, par la voie despaquebots du Japon, leurs gants à plusieurs boutons et leurstoilettes parisiennes.

Honolulu, une grande ville avec des tramways,un bizarre mélange de population ; des Hawaïens tatoués dansles rues, des commerçants américains et des marchands chinois.

Un beau pays, une belle nature ; unebelle végétation, rappelant de loin celle de Tahiti, mais moinsfraîche et moins puissante pourtant que celle de l’île aux valléesprofondes et aux grandes fougères.

Encore la langue maorie, ou plutôt un idiomedur, issu de la même origine ; quelques mots cependant étaientles mêmes, et les indigènes me comprenaient encore. Je me sentis làmoins loin de l’île chérie, que plus tard, lorsque je fus sur lacôte d’Amérique.

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